L’histoire de notre village

Site.

La carte archéologique de la Gaule concernant le Lot-et-Garonne mentionne le site des Bournizeaux. « Aux Bournizeaux, dans une zone où l’on avait déjà trouvé des haches préhistoriques en silex (néolithique), en 1958/1959, le défrichement d’un terrain a permis d’exhumer huit sarcophages d’époque mérovingienne (confirmant le nom d’Uffer(t); l’un orienté à l’est, en calcaire local, était constitué d’une cuve monolithe trapézoïdale et d’un couvercle à toit en bâtière, orné de grosses stries. Il contenait six squelettes complets, des tessons de céramique rouge et noire, ainsi qu’une boucle (constituée d’un alliage de plomb, d’étain, d’argent, autour d’un noyau de fer) et son ardillon (en fer). Des sept autres sarcophages, orientés également à l’est, on a retiré, outre des ossements, de la céramique grossière, des clous en fer, une boucle en bronze et un fragment de plaque boucle en bronze. »

La commune.

La commune de Loubès est issue de la fusion de quatre anciennes paroisses: Saint-Pierre de Loubès, Saint-Martin de Montaillac, Notre-Dame de Bernac et Notre-Dame d’Uffer.

Mars 1790, création des municipalités.

C’est en remplacement des Jurades que furent créées les municipalités qui prirent le nom de Conseil général de la commune et non plus paroisse. Les membres élus par les plus riches propriétaires de la commune devenaient officiers municipaux. Ces élections eurent lieu le 14 mars 1790 et durèrent à Loubès toute la journée.

En juillet 1790 se formèrent les nouvelles communes.

La commune de Loubès fut d’abord formées des trois paroisses connues, puis, après réticence, la section de Bernac finit par se joindre aux autres, créant ainsi la commune de Loubès-et-Bernac.

La paroisse de Bernac devint commune en 1790 puis fusionna avec celle de Loubès en 1827.

Les églises.

L’actuelle commune de Loubès comptait quatre paroisses: Saint-André de Théobon située au-dessus du lieu-dit Les Faux, notre-Dame d’Uffer, Saint-Pierre de Loubès et Saint-Martin de Montaillac.

Le Pouillé d’Agen les situe toutes dans la vicomté de Bézaume (églises de la fin du 12ème début du 13ème siècles et qui appartenaient à l’archiprêtré de Bézaume puis de Saint-Foy la Grande).

  • Église de Saint-Pierre de Loubès

Toponymie: Compte de 1326: Capella de Lubüs, Capella de Uferto et de Salguières(?) R Sancti Petri de Lubès.

D’après la liste de Valeri: (1520) R. de Lubüs – R. Beati Marie de Pufferto – Sancti Andrée de Théobone et de Monte Cailhato.

Elle est signalée comme très belle à ses origines. En 1562, au cours de la révolte des huguenots de l’Agenais, elle fut totalement détruite d’après les ordres des seigneurs de Théobon.

Loubès eut un temple protestant dans le haut du bourg qui fut démoli par arrêt du conseil d’état le 7 mars 1671.

L’église de Loubès fut reconstruite sur les ruines de l’ancienne vers 1671 et sans posséder les beautés de la précédente (« Elle était grande et belle sur un plan cruciforme avec deux chapelles. Celle qui existe aujourd’hui n’est qu’un réduit sur les restes de l’ancienne. »).

  • Église Saint-André de Théobon

Elle était située sur une légère éminence au-dessus du village des Faux. Il y aurait eu là un village fort important avant la révolte huguenote. À cet endroit se serait trouvée une ville qui aurait porté le nom de Rohan. Elle a pu être brûlée et détruite en 1345, lors du passage du comte de Derby.

Pour l’église, elle fut totalement rasée en 1562 par le seigneur de Théobon. Elle n’a jamais été reconstruite.

  • Église d’Uffer

Elle aurait été très belle. Elle fut aussi rasée en 1562 et reconstruite tardivement (1700?). D’après une légende, autour de ce lieu (Capella de Ufferto et de Salguières), s’élevait au début de l’ère chrétienne une importante cité appelée « le Saint-Amant ».

  • Église Saint-Martin de Montaillac

Elle fut totalement ruinée en 1562 et reconstruite à la fin du 17ème siècle.

  • Église de Bernac

Toponymie: d’après la liste de Valeri (1520) Rectorat de Bernaco.

Le Pouillé d’Agen place cette église dans l’archiprêtré de Bézaume. Elle serait du 13ème siècle.

L’église Notre-Dame-de-l’Assomption à Bernac date de l’époque romane, mais connaît par la suite de nombreuses restaurations suite aux ravages causés par les guerres de Religion.

L’église de Bernac, d’origine romane, est entièrement remaniée au XVe siècle. C’est pourquoi on peut remarquer la présence d’éléments architecturaux du gothique flamboyant, comme le remarquable portail décoré d’un blason lié à Richard Cœur de Lion, fils d’Aliénor d’Aquitaine.

Comme toutes les églises de la commune, celle-ci est particulièrement touchée par les guerres de Religion. Elle fut brûlée par les protestants qui agissaient sur les ordres du seigneur de Théobon.Elle fut restaurée au XVIIe siècle sur la base de ses fondations romanes. Cette restauration ne fut pas facile car les protestants tentaient de ralentir les travaux. Une légende locale raconte, qu’en représailles, des dragons ont tué les protestants de Bernac, qui ont alors été ensevelis dans la motte sur laquelle est construite l’église.

L’édifice se compose d’une nef assez large, voûtée en berceau plein-cintre et terminée par une abside. Le chœur est percé d’une triple arcature.

Sur la façade du clocher-mur de cette église on peut admirer un blason. Il serait celui des rois d’Angleterre, pour d’autres celui des ducs d’Aquitaine. Il est identique à celui des Durfort Duras. Il est posssible que ce soit celui des Ségur, seigneurs de Théobon.

Le château de Théobon

Place forte pendant les guerres franco-anglaises, il fut ruiné puis restauré à la fin du XVème siècle et joua un rôle important pendant les guerres de religion. Il a dû être complètement rebâti sous Louis XIII.

La vieille forteresse du Moyen-Age fut rebâtie au XVIème siècle par les De Ségur. Il avair six pavillons (tours) et un donjon, un pont-levis à la porte d’entrée. C’était une habitation magnifique. Les plafonds étaient peints à la fresque. On y voyait de belles sculptures (cheminées) et la rampe du grand escalier, en fer forgé, s’y trouve toujours.

Malheureusement, pendant le Révolution, Paganel fit dévaster et en partie ruiner le château (1793). Plus tard, on le répara sommairement. En 1876, « il a été démoli et remplacé par une maison d’un autre genre ».

Voici un extrait d’un rapport manuscrit du début du siècle: « Jadis flanqué de six pavillons, couronné d’un donjon, défendu par de larges et profondes douves qu’un pont-levis permettait de franchir, le château bien que privé de tous ses ornements extérieurs et de ses toitures à tire-point mansardées qu’une couverture plate a remplacées, offre encore un aspect imposant.

L’intérieur, que de précieuses sculptures et de magnifiques boiseries embellissaient autrefois, est aujourd’hui fort délabré et n’a conservé que peu de traces de son ancienne splendeur. On y remarque cependant une cage d’escalier vestibule avec une superbe rampe en fer forgé et des plafonds peints en boiserie moulurée. Le sujet le plus remarquable, malheureusement bien détérioré, représente Phaéton sur son char avec des chevaux renversés dans des positions extraordinaires.

Un autre plafond, dont le sujet est difficile à déterminer, représente une femme nue.

Au second étage, devenu grenier par suite des dévastations révolutionnaires, on remarque une belle salle qui conserve les traces d’anciennes boiseries et qu’orne une magnifique cheminée en pierre sculptée et armoriée dont les côtés sont remarquables par l’agencement ingénieux de leurs compartiments. » (Ce serait cette cheminée qui aurait été achetée, démontée et qui serait actuellement aux U.S.A.)

Les seigneurs de Théobon

  • En 1291 apparaît Gaubert de Mayrac, seigneur de Théobon.
  • En 1406 Gassion de Mayrac rend hommage au captal de Puychagut pour Théobon (Les seigneurs de Puychagut portaient le titre de captal depuis 1086). Les Ségur apparaissent au cours du 14ème siècle comme seigneurs de Puychagut.
  • En 1475, Ysabeau de Mayrac, de Théobon, épouse Giron de Ségur, captal de Puychagut.
  • Au début du 16ème siècle, Gaston de Ségur est nommé Grand Echanson du roi de France François Ier. Ce seigneur très riche fera abattre l’antique forteresse de Théobon et fera construire un magnifique château dans le style Renaissance.
  • Les Rochefort de Saint-Angel furent ensuite seigneurs de Théobon.

Le château fut assiégé par les troupes royales en 1622, le marquis de Théobon, ayant refusé un accord avec le roi, avait été déclaré rebelle.

  • Marie-Guyonne de Rochefort Théobon épousa Daniel Marie-Anne de Talleyrand-Périgord, comte de Grignols et de Mauriac. Les héritiers de ce dernier gardèrent le château jusque vers 1780; à cette date, Théobon fut vendu à monsieur Benoît Barbe de Teyfond.
  • Le sieur Albert, ou d’Albert, écuyer descendant d’une des demoiselles Teyfond, possédait Théobon en 1843.

Au 16ème siècle, Théobon était une baronnie, puis sous Louis XIII il fut érigé en marquisat, titre qui fut conservé jusqu’à la Révolution.

Le lavoir

Les Gallo-Romains connaissaient déjà cette source (qui aurait des vertus?)

Recouverte au 18ème siècle d’un hangar elle est devenue lavoir municipal.

Le travail

Lou  tramail, qu’es acò?

Tout simplement un travail (au pluriel « travails » et non « travaux »), c’est à dire un travail à ferrer. 

C’est un dispositif  conçu pour maintenir de grands animaux (vaches, bœufs) en particulier lors du ferrage. 

Le travail à ferrer est un espace aménagé, constitué d’un bâti très robuste dans lequel l’animal est entravé à l’aide de sangles et de ventrières.

Cet équipement, témoin d’un mode de vie aujourd’hui disparu, est toujours visible dans notre village, où il est désigné sous le nom de « tramail ».

Il n’est plus utilisé depuis 40 ans. Il a servi au ferrage et aux soins des pieds des vaches, bœufs, taureaux qui étaient nombreux avant, dans nos communes…

Origine du nom de la commune

  • Le bourg de Loubès, à l’origine une villa gallo-romaine, se serait appelé Luperciacum,du nom d’un personnage romain du nom de Lupercius ( le domaine de Lupercius).
  • A partir de lupus,(loup) le u latin est devenu ou, et le p est devenu b=> loub (racine gasconne) et -ès (désinence française).

Origine des lieux-dits

Après la guerre de 100 ans, la région était déserte, les gens avaient fui ou étaient morts. Seigneurs et abbés lancèrent des appels pour faire venir des migrants. Les premiers apparurent vers 1480 et la venue des suivants s’échelonna sur plusieurs siècles à causes des pestes, famines, guerres. Ces migrants ont laissé leurs noms à des surfaces de terre que le seigneur leur donnait à fief nouveau grâce à un bail appelé tènement.

Puychagut

C’était un des châteaux-forts des plus anciens de la région. La première mention que nous en ayons trouvée est de la fin du 11ème siècle, dans le cartulaire du couvent de N.D. De Saintes. Le seigneur de Gardonne, Ebrard, donne conjointement avec son frère, Entregot de Puychagut, l’église de Saint-Pierre de Coutures au prieuré de Saint-Sylvain ( à La Monzie) qui relevait de N.D. De Saintes. Un peu plus tard, toujours en accord, les deux frères donnent l’église de Saint-Foy  de Gardonne au même prieuré, « pour racheter l’âme de leur grand-père qui avait brûlé l’église de Lamonzie, le couvent et tout le village. »

Au 13ème siècle, le seigneur de Puychagut et deux autres seigneurs, qui possèdent en commun Puyguilhem, en font présent au roi et à la reine d’Angleterre, sans contrepartie semble-t-il. (On ignore pourquoi, peut-être partaient-ils à la croisade?)

La forteresse fut souvent assiégée au cours des guerres franco-anglaises (assiégée par lord Derby en 1345).

A la fin de la guerre de 100 ans, elle appartenait aux Ségur et était suzeraine des seigneuries voisines. Elle était déjà en ruines et ne fut pas relevée (démantelée au 15ème siècle).